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contacter l'auteur envoyer à un ami 01 août 2018 l'été jaune carré - gaëlle pingault "le vide" il y avait ici du bruit parfois assourdissant épuisant industrielle symphonie qui abrutit claquements grincements hurlements et puis des rires parfois cristallins légers décalés la mélodie du labeur etait-elle aussi parfois celle du bonheur ? il y avait du bruit rien n’était calme ici il y avait la vie il y avait ici des brasiers circonscrits du feu des incendies domptés maîtrisés dominés métal incandescent chaleur, sueur longues heures respirer suffoquer tenir etre fier malgré tout de ce travail de fou il y avait du feu rien n’était simple ici il y avait la vie il y avait ici des hommes râleurs travailleurs les deux des hommes sans histoire ou plutôt avec avec famille des vies banales précieuses des malheurs des bonheurs partagés des haines et des solidarités l’humanité. il y avait des hommes rien n’était vain ici il y avait la vie. il y avait la vie ses splendeurs et ses tourments petits et grands instants souffrance joie rien de facile rien de donné mais le respect la dignité de travailler et de pouvoir se regarder regarder les siens en face. il y avait la vie il n’y a plus rien, ici il y a le vide. le vide gaëlle pingault l’été jaune carré il arrive qu’au détour d’un roman , on rencontre une auteure qui nous touche par ses mots, sa puissance, sa force et à la fois cette pudeur délicate qui se lit dans les espaces et ses silences, dans la ponctuation et ses rires, ses sourires. la délicate symphonie du bonheur littéraire, du partage qui s’opère. j’ai rencontré gaelle pingault encore une fois grâce aux 68 premières fois, son premier roman, un roman tout en pudeur et à la fois tout en force, en sourire et pleurs, en ce qui nous touche follement, intimement dans notre corps. j’ai rencontré gaëlle et je suis tombé dans son filet, dans son sourire et son tact délicat de l’écriture, celle qui nous vrille et à la fois nous conforte dans la beauté de la vie, de l’art, des regards et l’humour. lorsque j’ai lu son recueil de nouvelles « bref ils ont besoin d’un orthophoniste », j’ai écris : « il arrive au cours d’une lecture de rencontrer des auteurs qui vous touchent par leur plume, leur écriture, par cette façon de raconter une histoire et de toucher en plein mille, votre sac d’émotions et de bienveillance. gaëlle pingault en fait partie. elle appartient à ce que j’appelle les artistes de l’encre, les écriveines, celles qu’il faut suivre discrètement pour s’apercevoir de l’étendu et la capacité de leur créativité, de leurs textes, des émotions qu'elles arrivent à transmettre. oui gaëlle pingault est une artiste des mots. » j’ai rencontré gaëlle pingault et elle m’a séduite. « un jour, je ferai la liste de tout ce que je dois à la beauté de l’art. de toutes les fois où elle m’a sauvé du désespoir. il se pourrait que la liste soit longue. » et un énorme merci à benoit didier qui a accepté de partager ses photos magnifiques sur ces lieux oubliés, ces lieux qui me sont chers. mon est, ma lorraine, mon pays de cœur. (allez faire un tour sur son site , ça en vaut le regard et la beauté) miossec - la vie vole (mammifères aux bouffes du nord 2016) (extrait) posté par sabeli à 06:00 - l'été jaune carré - commentaires [0] - permalien [ # ] tags : benoit didier , bref ils ont besoin d'un orthophoniste , gaëlle pingault , il n'y a pas internet au paradis , l'été jaune carré , le vide , édition 2018 , été 2018 31 juillet 2018 pascale pujol je vous embrasse paris, à l’ombre des cœurs. des cœurs qui palpitent, se cherchent, se séduisent, espèrent, se rejettent. paris, à l’ombre du peut-être ou du jamais, des relations qui se trouvent, languissent, jouent au jeu du chat et de la souris, des illusions et désillusions, des promesses qui ne disent pas, des gestes qui s’attardent, des baisers qui se croisent. paris, à l’ombre des jeux d’un amour, d’une histoire qui se signe par ces mots chargés de sentiments, de vœux pieux. « je vous embrasse » . des mots rares sur lesquels une femme, la narratrice, s’attarde comme une quête de sens, un masque séduisant, un désir velouté, charnel, précieux, si précieux dans un monde où semble régner la futilité des amours laconiques téléchargés, une urbanité si charmante, désinvolte et à la fois sincère. « je vous embrasse » . des mots ourlés, cousus, comme un leitmotiv, une voracité d’un cœur qui palpite. insoupçonnable montée en puissance de l’envie, l’envie d’une vie qui se remet à respirer, loin des fils si ténus de la toile, loin des mailles, comme un torrent rafraichissant, ravigotant, qui emporte, rapide et grondant, tumultueux. la surprise. l’envoutement. « chaque je-vous-embrasse sécrétait une hormone de douceur, une onctuosité qui anesthésiait mes craintes et dont je tirais un fil invisible jusqu’à un prochain message ou un hypothétique rendez-vous […] m’autorisant seulement entre-temps le répit lancinant qui nourrissait mon état permanent de désir. » « je vous embrasse » comme ces quelques mots que l’on adresse au pied d’une lettre dans l’espoir de retrouver l’auteur, de continuer l’histoire hors des lignes, de poursuivre la missive. valet de cœur ou roi de pique ? « ne jouez pas avec moi » semble dire la narratrice, ne jouez pas à la caresse de l’amant, à la voix veloutée du maitre seigneur, la flatterie bourgeoise du séducteur. les battements de cœur font place à la dépendance, dépendance d’une langueur, d’une attente, d’une volonté se perdant dans les élans désordonnés des sentiments, l’espace-temps des questions sans réponses. géographie bouleversée d’une carte du tendre télescopant celle du trésor jamais trouvé. « aucune femme amoureuse ne devrait s’en satisfaire, et pourtant je m’étais contentée de ce simple codicille qui masquait la légèreté de ses réponses. » « je vous embrasse » la quête de savoir, de comprendre, se libérer d’un trouble désir avoué. pouvoir le toucher, pouvoir faire tomber ce masque. perversité ou simple désarroi gauche emprunté à une timidité mal dissimulée. paris, place de l’alma. la douceur fait place à l’urgence, au point de rupture, aux questions qui démasquent, aux réponses qui se disent, se dévoilent, s’échappent. bal masqué d’une rencontre à nu. confiance, chimères ? vacillante elle avance, paupières et cœur sous la flamme des courants d’air, paravent d’un orgueil qui se réveille, se révolte, balaie d’un geste, le séducteur, renvoie dans les cordes l’image trompeuse de l’homme lisse entretenant l’illusion d’une relation possible. le jeu du chat et de la souris fait place aux ombres chinoises, au tracé secret d’un labyrinthe d’une dame de pique se réveillant sous le baiser d’un prince charmant démasqué. « je m’arc-boute, je me rebelle ; je m’obstine, je veux faire céder la digue, les évidences auxquelles je ne crois pas. je veux déchiffrer, je veux comprendre, je veux pénétrer l’impénétrable. pour cela je n’ai guère le choix : il me faut interroger ses démons – et affronter les miens. » la nuit tombe sur la place de l’alma. les sourires gracieux deviennent sérieux, les baisers se refusent, les fantasmes se plient. « je vous embrasse… ou pas ? » un très court texte de pascal pujol qui nous entraine dans un jeu de la séduction, des désirs, des histoire d’amour qui se réveillent, se révèlent, des promesses aux gouts de miel et d’amertume. le jeu des illusions, des tromperies, des rebellions aux mots sucrés-salés, aux interrogations qui obligent à la sincérité. d’une langue subtile, envoutante, aux bords d’une poésie de veuve noire, pascale pujol tisse et met à bat les mots des cartes du tendre, des amours galants, des paroles courtoises. sans faire preuve de mièvrerie ou de mots grenades, torpilleurs, elle redessine l’amour, la quête amoureuse, la puissance jouissance d’une femme qui se réveille, se livre, se lève. et dans les silences qui s’réinstallent, les paupières s’entreferment de nouveau. la partie de cache-cache continue, les mains se cherchent, s’effleurent. qu’importe la longueur de la nuit, les